J-13 : Au bout de la côte, une autre toujours pire

(Cédric dans l’étape « La trop dommage », 06/04/2008).

Une photo de faibles dimensions restitue assez mal l’émotion et le vécu de certains efforts. Du dernier jour, en avant-goût de l’ascension finale de Courchevel, je garde des souvenirs uniques lorsque j’ai vu des coureurs chevronnés au solide mental caler dans les montées, marcher les mains sur les hanches en secouant la tête négativement pour dire « P… c’est pas vrai ! ». Trotter trente mètres et marcher à nouveau. Et quand vous pensez avoir atteint le sommet, la route s’enroule sur un lacet en épingle à cheveu et repart de plus belle !

La solidarité joue entre infortunés. Des binômes et des petits pelotons se constituent et les coureurs ne desserrent les dents que pour s’encourager mutuellement. Je me souviens aussi m’être pris un beau râteau ! J’étais descendu de voiture pour courir à côté de notre coéquipière préférée, mais ça n’a pas duré. Un « fous-moi la paix, j’ai besoin d’être seule » m’a renvoyé aussi sec au bercail. A chacun sa voie pour puiser dans ses ressources. S’isoler pour oublier.

Cédric est un grand costaud qui a toujours brillé. Regardez sa position sur la photo pour s’arracher du bitume, écrasé par la gravité et la pente ! Le roadbook comporte des noms d’étapes cocasses. Futurs participants, ne manquez pas « la trop dommage » (11,3+15,6 km), ce serait vraiment trop bête de la laisser aux copains. Karim et Cédric se feraient un plaisir de vous coacher.

Frédéric LESUR