samedi 7 mars 2009

J-18 : Jonah Lomu, légende du rugby et transplanté


(Jonah Lomu avec Olivier Coustère, prologue Trocadéro, 02/04/2008).

Plus jeune rugbyman à intégrer la sélection des All Blacks (19 ans à peine), Jonah Lomu fut la première vraie star du jeu à XV. Surnommé « l’autobus » à cause de son gabarit impressionnant (1,96 m pour 119 kg) qui ne l’empêche pourtant pas de courir le 100 m en moins de onze secondes, il détient le record du nombre d’essais marqués en Coupe du Monde.

Victime d’une anomalie rénale rare diagnostiquée dès 1996, il est contraint de quitter les terrains en 2003 lorsque la maladie s’aggrave brutalement. Il subit des dialyses trois nuits par semaine. Une dégénérescence des nerfs à l’extrémité des pieds l’empêche même de courir. Le salut passe par la greffe d’un rein. Mais près de 400 personnes attendent un rein en Nouvelle-Zélande et les délais pour trouver un donneur compatible sont estimés à environ deux ans et demi.

L’espoir renaît avec la disponibilité d’un rein compatible en 2004. La greffe est tentée et réussie. Les chirurgiens poussent le détail jusqu’à placer le rein plus profondément sous les côtes pour protéger l'organe transplanté des impacts possibles lors de la pratique du rugby en compétition. Malgré des débuts difficiles, le trois-quarts aile effectuera son retour sur les terrains dix-huit mois plus tard avec Cardiff…

La particularité de sa transplantation tient au fait que le rein lui a été donné par un ami. Cette pratique est interdite en France car la loi n'y autorise le don qu'entre ascendants, collatéraux et époux. De ce fait, le don de son vivant n’est que de 10% en France contre 50% en Nouvelle-Zélande.

En avril 2008, Jonah Lomu a rendu visite au service néphrologie du CHU de Bordeaux. Nous l’avons rencontré au prologue de la Cd : « En cas d’échec de la greffe, les médecins redoutaient une vie dans un fauteuil roulant. Je suis aujourd’hui au top de ma forme ». Le colosse consacre désormais beaucoup de temps à sensibiliser les gens à l'importance du don d'organes.

Frédéric LESUR

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